Biennale d'architecture de Venise (catalogues),
Pierre Hebbelinck,

" L’essentiel est à découvrir dans l’invisible ". Qu’est ce que la réalité ? Et si la réalité n’existait pas ? Si chaque regard devient l'amorce d’une réalité différente, comment instituer LA FORME, et la forme architecturale en particulier ; comme aboutissement d’un processus créatif sans risquer d'enfermer l’œuvre dans un champ exclusivement visuel ? Est-il possible de faire naître la trace et de permettre le surgissement de la matière lorsqu'émerge la conviction d'un langage universel fondé sur l’absence d’expression formelle ? Voici tracé l’univers de questionnement dans lequel chemine Pierre Hebbelinck.
 
Le doute sur ces questions, né dès les premières années de pratique, comme en témoignent les notes, s'alourdit d'autant qu'il s’accompagne d'une volonté farouche d'échapper à tout dogme au niveau formel et d'une prise de conscience de l’inévitable confrontation à la critique qu'impose ce métier. Inquiet de la nature du rôle d'architecte dans un monde où tout est relation, et de l'origine des faisceaux de communication qui s’installent entre les hommes, sa pensée le conduit parfois vers l'abstraction. Ultime recours qui autoriserait l'existence d’un lien harmonieux entre les êtres et les choses.
 
Qu’advient-il de la poésie lorsque les mots s'interposent pour exprimer ce que seul le silence sut percevoir ? Si le doute s'était installé de manière définitive, nous n’aurions pas à nous pencher aujourd’hui sur l’œuvre. Elle eût été inexistante, peut-être dématérialisée. L'incroyable confiance en l’humain qui habite Pierre Hebbelinck, cet optimisme fondamental associé à une extraordinaire énergie, l'amène progressivement à accepter la forme. Elle reste certes une faiblesse de l'esprit humain qui s'oblige constamment à comparer à faire appel à un système de références, mais lui apparaît en définitive, comme vecteur incontournable du langage architectural,
Ainsi en est-il du verbe à l'égard de la poésie.
 
Découvrir le travail de Pierre Hebbelinck, partir à la recherche du sens qu’il entend donner à ce métier, impose une démarche exploratoire. Le présent ouvrage se veut une invitation à une déambulation dans le champ d'investigation qui est le sien et dont la singularité est incontestablement son ouverture. Ici, le processus de création n’est jamais confiné. Il n’appartient pas à un seul homme mais est conduit au sein d'un atelier dont portes et fenêtres laissent entrer en permanence une respiration nouvelle.
 
Langue(s)
Français / Anglais
Page(s)
112 pages
formats
25,4 x 17,7 cm
Année
1996
Sous la direction de
Chantal Dassonville
Editeur
Cellule architecture
Graphisme
Keepsake